Crise des 2 ans : comment gérer les premiers signes d’opposition chez votre enfant
Entre 18 mois et 3 ans, de nombreux parents font face à la fameuse « crise des 2 ans« , une période marquée par l’opposition, les « non » répétés et les accès de colère. Pourtant, loin d’être une simple phase de caprices, cette période est essentielle pour l’enfant qui découvre ses émotions et cherche à s’affirmer.
Qu’est-ce que la crise des 2 ans ?
La crise des 2 ans est une étape du développement qui se manifeste par des comportements d’opposition et des signes d’autonomie chez l’enfant. Celui-ci commence à prendre conscience de lui-même comme un individu distinct, ce qui suscite un besoin croissant de se démarquer de ses parents.
Définition et origine du terme
Le terme « crise des 2 ans » désigne cette période durant laquelle le bambin passe soudainement de l’obéissance à un comportement d’opposition, avec une succession de « non » et de refus systématiques. Bien que le mot « crise » puisse paraître excessif, cette phase est en réalité un passage naturel et nécessaire. En testant les limites de son environnement, l’enfant apprend à mieux comprendre le monde et affine sa capacité à faire des choix.
Une période normale dans le développement de votre enfant
En affirmant ses choix et en explorant ses propres limites, l’enfant prend peu à peu, de la confiance en soi. Ces comportements, bien que parfois éprouvants pour les parents, indiquent que l’enfant progresse vers plus d’autonomie.
Comment réagir face aux comportements de la crise des 2 ans ?
Face à des comportements d’opposition et à des crises de colère, il est naturel pour les parents de se sentir déstabilisés. Cependant, adopter des réactions appropriées peut faciliter le passage de cette période délicate et aider l’enfant à comprendre les limites.
Gérer la crise des 2 ans au quotidien
Pour accompagner l’enfant, les parents doivent rester calmes et cohérents. L’enfant, qui apprend beaucoup par imitation, sera d’autant plus enclin à calmer ses émotions s’il voit que ses parents ne se laissent pas submerger par les leurs.
Poser des limites claires est également une manière de conserver un cadre rassurant. Par exemple, reformuler les interdictions en consignes positives aide l’enfant à comprendre les comportements attendus sans le frustrer.
Astuces pour désamorcer les conflits
Certains comportements peuvent désamorcer les crises et apaiser l’enfant rapidement. Par exemple, détourner son attention vers une autre activité peut suffire à réduire une situation explosive. Au lieu de réagir immédiatement à la crise, proposer une alternative qui permet à l’enfant d’exprimer son besoin différemment aide à libérer l’énergie accumulée.
D’autre part, instaurer un temps d’écoute et de lâcher prise dans un espace dédié comme les lieux d’accueil enfants-parents (leap) permet à l’enfant de se recentrer et de profiter d’un moment. Ce moment peut aider votre enfant à retrouver son calme et à comprendre que ce temps est destiné à favoriser son bien-être.
La cohérence des parents pour le bien-être de l’enfant
Pour aider l’enfant à se structurer et à traverser sa crise des 2 ans, il est essentiel que tous les adultes de son entourage adoptent des réponses cohérentes. Les règles établies par les parents ne doivent pas être contredites ou ignorées par d’autres membres de la famille car cela risquerait de créer de la confusion chez l’enfant. Cette cohérence dans les réponses permet de renforcer ce cadre rassurant et sécurisant qui contribue au développement de l’enfant.
Comment accompagner l’enfant vers l’autonomie durant la crise des 2 ans ?
Au cours de cette période, l’enfant exprime un besoin d’indépendance, de tester ses limites et de se sentir maître de certaines décisions. Accompagner ce besoin tout en lui assurant un cadre sécurisant peut aider, tant les parents que l’enfant.
Encourager l’indépendance tout en fixant des limites
Permettre à l’enfant d’expérimenter certaines décisions dans un environnement où il se sent en sécurité est bénéfique. Par exemple, proposer des choix simples lui permet de se sentir en capacité de prendre des décisions sans pour autant compromettre les règles de base.
Fixer des limites claires reste indispensable. L’enfant, même en quête de liberté, a besoin d’un cadre sécurisant. Des règles posées avec bienveillance l’aident à comprendre ce qui est attendu de lui.
L’instauration de routines et de règles
Les routines stabilisent l’enfant et lui donnent des repères auxquels s’attacher. Structurer le temps avec des rituels quotidiens avec les repas, l’heure du coucher ou les moments de jeu permettent à l’enfant d’anticiper et de se préparer aux différentes étapes de la journée.
Pour favoriser ces routines, il est recommandé de :
- Maintenir un horaire régulier pour les activités principales comme les repas et le coucher.
- Inclure l’enfant dans la préparation des activités (choisir son pyjama, aider à mettre la table,etc..).
- Valoriser les petites réussites pour encourager sa coopération et renforcer sa confiance en lui.
Apprendre à gérer la frustration
La frustration est fréquente durant la crise des 2 ans car l’enfant se heurte souvent aux limites de ses propres capacités. Bien que difficile à vivre pour lui, cette frustration constitue un apprentissage de l’auto-régulation. Encourager l’enfant à exprimer ses émotions peut l’aider à comprendre et à apprivoiser ce qu’il ressent.Les parents peuvent proposer des activités qui aident dans la gestion de la frustration, comme des jeux de construction, du modelage, ou des activités motrices pour libérer son énergie. En accompagnant l’enfant dans la découverte de moyens constructifs pour gérer ses émotions, les parents renforcent sa capacité à faire face aux défis émotionnels.
Quand consulter un professionnel ?
Si cette phase est naturelle, certains comportements peuvent justifier l’aide d’un professionnel, surtout si la situation semble difficile à gérer.
Signes d’alerte à surveiller
Si l’enfant présente des comportements extrêmes, des crises fréquentes et intenses, ou une difficulté à gérer ses émotions, il peut être pertinent de consulter un professionnel. Un accompagnement extérieur peut également être bénéfique si les parents ressentent une grande fatigue émotionnelle ou un sentiment d’impuissance.
À qui s’adresser pour obtenir de l’aide ?
Les pédiatres, psychologues de la petite enfance et conseillers parentaux sont des professionnels qui peuvent apporter écoute et conseils. Ils aident à comprendre les comportements de l’enfant et proposent des stratégies pour gérer les crises au quotidien. Faire appel à un professionnel permet de prendre du recul et de renforcer la confiance parentale.
La crise des 2 ans, une étape clé vers l’indépendance
Malgré les défis qu’elle présente, la crise des 2 ans est une étape essentielle dans la construction de l’identité et de l’autonomie de l’enfant. Comprendre les raisons derrière ces comportements, poser des limites bienveillantes et adopter des stratégies adaptées permet aux parents de transformer cette période en une occasion d’apprentissage mutuel.