Psychose puerpérale : causes, symptômes et traitements

La psychose puerpérale est une maladie psychiatrique grave qui affecte certaines femmes quelques jours après l’accouchement. Elle peut avoir un impact dévastateur sur la vie des nouvelles mères concernées et de leur entourage, mettant en danger le bien-être de la mère et du nourrisson. Il est donc crucial d’en comprendre les tenants et aboutissants pour agir rapidement et efficacement.

Définition et prévalence de la psychose puerpérale

La psychose puerpérale est un trouble mental sévère qui survient généralement dans les premières semaines suivant la naissance d’un enfant. Bien que rare (environ 1 à 2 femmes pour 1000 accouchements), elle doit être prise en charge rapidement et avec une attention particulière en raison de sa gravité et de ses conséquences potentielles. À noter qu’une femme ayant développé une psychose puerpérale lors d’une première naissance est plus à plus de probabilités de se manifester une nouvelle fois lors d’une seconde grossesse.

Plus rare qu’un simple baby blues et plus sérieux qu’une dépression post partum, ce trouble psychiatrique s’accompagne pour la mère d’une période de confusion et d’un sentiment de profonde tristesse.

Mère malheureuse avec son bébé

Causes possibles et facteurs de risque

Les causes exactes de cette pathologie restent inconnues, mais plusieurs facteurs sont susceptibles d’augmenter le risque de développer une psychose puerpérale.

Parmi eux figurent :

  • grossesse difficile (non désirée, précoce…)
  • les antécédents personnels ou familiaux de troubles psychiatriques, ce qui laisse présager une prédisposition génétique.
  • le stress lié à la maternité
  • les changements hormonaux durant la grossesse et l’accouchement
  • des troubles du sommeil (insomnies)
  • l’isolement
  • l’accouchement difficile

Symptômes et signes d’alerte

Il est essentiel de savoir déceler les symptômes d’une psychose puerpérale afin de prendre les mesures nécessaires à temps.

Certains signes précurseurs peuvent survenir dès le milieu de la grossesse, comme l’apparition de TOCS et des phases hystériques et bipolaires.

Pour autant, la psychose post partum peut aussi se révéler durant les premiers jours de vie du nouveau-né sans aucun antécédent. Elle débute généralement au cours des 3 jours suivants la grossesse, s’accompagnant alors de crises de pleurs et d’une sensation de fatigue intense. À ce stade, elle semble bégnine et peut être confondue avec un simple baby blues.

  • Les premiers signes : Les premiers facteurs réellement distinctifs sont les sentiments de confusion et de détresse : durant la première semaine de maternité, la mère se détache soudainement de la réalité et abandonne totalement son rôle de mère. Elle est confrontée à des troubles du sommeil pouvant s’accompagner de pertes de mémoires.
  • Si elle n’est pas prise en charge : Si ce trouble psychiatrique persiste, l’état psychique de la nouvelle mère risque de se dégrader. Dans ce cas, elle entre dans une phase de délire est remet en question sa relation à l’enfant. Cet état second sera souvent accompagné d’hallucinations auditives ou visuelles, d’un déni de maternité et d’une sensation d’abattement moral extrême (pensées noires, voire suicidaires).

Conséquences potentielles

En l’absence de traitement, les conséquences pour la mère et l’enfant peuvent être graves. La phase de délire combinée à des pensées lugubres peut amener à des situations dramatiques, à commencer par des comportements auto-destructeurs (mutilation, déréalisation), et pouvant aller jusqu’à la tentative de suicide ou l’infanticide.

Au contraire, la psychose puerpérale prise en charge au bon moment par le corps médical minimise les risques d’escalade. Traitée comme il se doit, ce trouble psychiatrique peut totalement disparaître et laisser place à une vie de famille classique en quelques semaines seulement.

Vous l’aurez compris, bien que les cas de psychose post partum soient relativement rares, il n’en demeure pas moins essentiel d’alerter votre médecin traitant si vous ou une personne de votre entourage semble affectée par cette pathologie.

Jeune mère dépressive

Diagnostic et évaluation

Pour poser un diagnostic de psychose puerpérale, il est nécessaire de consulter un professionnel de santé qui procédera à une évaluation complète, incluant un examen clinique et un entretien approfondi avec la patiente et son entourage. Des tests psychologiques et biologiques pourront également être réalisés pour écarter d’autres causes possibles des symptômes.

Important : De par les conséquences dramatiques qu’elle peut générer (infanticide ou suicide dans les cas extrêmes), la psychose puerpérale est considérée comme une urgence psychiatrique qui nécessite une prise en charge dès l’apparition des premiers signes annonciateurs. Le plus souvent, la mère est prise en charge et surveillée à l’hôpital. Pour l’aider à accepter sa maternité, il est nécessaire de lui confier progressivement l’enfant et de laisser à l’instinct maternel le temps de se révéler.

Traitements et interventions thérapeutiques

Les traitements de la psychose puerpérale reposent principalement sur la prescription de médicaments antipsychotiques, régulateurs de l’humeur et/ou anxiolytiques. Sans permettre à la mère de guérir, ces traitements médicamenteux visent à réduire son angoisse et sa potentielle bipolarité.

Par ailleurs, un suivi psychologique individualisé ainsi que des thérapies familiales ou de groupe peuvent l’aider à surmonter cette période difficile. Un suivi régulier permettra d’évaluer l’évolution des symptômes et d’ajuster les traitements si nécessaire.

Rôle de l’entourage et des professionnels de santé

L’entourage joue un rôle clé dans la prévention et la gestion de la psychose puerpérale en étant attentif aux signes d’alerte et en encourageant la mère à consulter rapidement un professionnel. En effet, le sentiment de détachement est si fort pour la mère qu’il lui est impossible de faire preuve d’introspection. Elle ne peut accomplir son rôle de mère et ne saurai diagnostiquer son mal-être sans aide extérieure.

Les médecins, sages-femmes et psychologues doivent être sensibilisés à cette problématique afin d’orienter au mieux les patientes vers une prise en charge adaptée.

Côté professionnel de la santé comme côté famille, il est essentiel de se rappeler que vous faites face à une personne souffrante et de ne pas se laisser submerger par les jugements la considérant comme une mauvaise mère. Au contraire, faire preuve de bienveillance et de confiance l’aidera à se recentrer sur son rôle.

En définitive, il est primordial de prendre conscience de l’importance de la psychose puerpérale et des efforts nécessaires pour améliorer sa prise en charge. Informer et soutenir les mères concernées ainsi que leur entourage permettra d’agir rapidement face à cette pathologie, assurant ainsi une désescalade progressive des troubles.

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